Quels type de fourrage pour faire face au changement climatique?

Pour sécuriser son système fourrager, il est possible de s’orienter vers des pratiques fourragères autres que la récolte « classique » d’herbe de prairies ou d’ensilage de maïs. On peut citer par exemple la technique de séchage de foin, les prairies temporaires à base de légumineuses, la culture de mélanges céréales-protéagineux récoltés immatures, les dérobées d’automne, ou encore le sorgho, etc. Pour aider les éleveurs dans leur réflexion, IDELE a mené des recherches sur l’incorporation de ces fourrages dans la ration des vaches laitières et notamment vis-à-vis de leurs impacts sur les performances du troupeau laitier.

Zoom sur trois de ces cultures fourragères

1. Le méteil

Le méteil est une culture déjà présente dans certains élevages laitiers mais il soulève encore beaucoup de questions par exemple en ce qui concerne sa composition et son stade de récolte « idéal ». Ceux-ci sont à adapter en fonction de vos objectifs de production. Est-ce que vous voulez récolter votre méteil pour faire de la masse ou de la qualité ? La stratégie sera alors différente.
Ainsi pour des méteils de qualité, les résultats démontrent que les rendements ont tendance à plafonner à 4 tMS/ha quand on vise une teneur en protéines de 17%. Pour ce genre de mélange, il convient de privilégier une récolte au stade montaison/début épiaison pour les céréales (qui représentent 50% du mélange) et début floraison pour les protéagineux.

Le méteil peut être apporté aux vaches laitières comme une source de fibres à la place de la paille. Il permet alors de diminuer les quantités utilisées de correcteur et cela sans nuire aux performances de production laitière excepté lorsqu’il représente 50% des fourrages.

Le méteil apparait donc comme un bon complément fourrager quand il représente 25 à 30% des fourrages consommés par les vaches laitières. Quand il est de moindre qualité, il vaut mieux le destiner aux animaux à faibles besoins comme les génisses, le tout en assurant une complémentation adaptée.


2. La luzerne
La luzerne pourrait devenir de plus en plus intéressante face au changement climatique car elle souffre moins de la sécheresse et assure plus de coupes qu’une prairie classique (si les conditions de sol sont adéquates). Elle permet également d’économiser du correcteur azoté dans les rations des vaches laitières. En termes de performances, les formes de conservation humides (ensilage ou enrubannage) maintiennent les productions laitières journalières et les taux du lait.

3. Le sorgho
Le sorgho pourrait remplacer le maïs dans certaines régions car :
  • Il apporte de l’énergie par ses fibres très digestibles (comparables à l’herbe pâturée)
  • Il résiste mieux au stress hydrique

Le sorgho BMR a été testé dans des rations pour vaches laitières (essais en 2008 et 2011). L’incorporation du sorgho à raison de 50% des fourrages n’influence pas les performances laitières des animaux mais permet d’augmenter le TB. Lorsqu’il représente 100% des fourrages, on constate alors une baisse de la production laitière et de l’ingestion.


Retrouvez plus d’informations sur ces trois différentes cultures :

>> Lisez aussi l'article: L'impact de la sécheresse sur les sytèmes fourrages

Voor meer info / Plus d’infos
Lise Boulet (CRA-W)
Benoît Rouille (Idele)

Publicatiedatum / Date de publication 11/03/2020
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