Comment produire du lait à l'herbe pour valoriser ses atout considérables?

Le 3 avril 2019, s’est tenu un colloque sur les productions animales dans les locaux de l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve. Pour répondre à ce vaste sujet, quatre intervenants se sont succédés et ont abordé la question sous plusieurs angles. Dans cet article vous trouverez le résumé de la présentation ‘Les atouts du lait à l’herbe avec l’intervention’ de Luc Delaby, INRA.

Les avantages du pâturage
L’herbe est un aliment naturellement équilibré soit riche en protéines et en énergie comparativement aux autres fourrages tels que les ensilages (herbe/maïs) ou foins. Qui plus est, le pâturage présente de nombreux avantages économiques :   

  • Moins de fourrages à faucher et à récolter
  • Moins de fourrages à stocker et à distribuer
  • Moins de déjections à stocker et à épandre
  • Moins de complémentation en concentrés

Il fournit également des services écosystémiques en termes de séquestration carbone, fertilité et érosion des sols, biodiversité, qualité de l’eau ou encore pour les services culturels offerts (paysage, promenade). En plus de ces atouts, l’herbe pâturée permet la production d’aliments de qualité avec une forte valeur ajoutée et qui permettraient de répondre aux attentes sociétales actuelles liées au lait sans OGM.

  

Pâturer oui, mais avec efficacité!
Il faut distinguer la prairie promenade de la prairie pâturée : les vaches laitières doivent pâturer efficacement ! Dans ce but, on recense 4 verrous structurels et/ou culturels à débloquer :    

  • Avoir des vaches adaptées aux systèmes herbagers
  • Avoir des structures d’exploitation favorables
  • Anticiper la pousse de l’herbe
  • Accepter de ne pas tout maîtriser
Avoir des systèmes adaptés (animaux & structure)
 

Il ne faut pas oublier que gérer du pâturage signifie gérer des flux contrairement à la gestion de la ration hivernale qui est une gestion de stocks. Comme le disait André Voisin en 1957, il faut donc « faire se rencontrer la vache et l’herbe au bon moment » et ce, en ajustant la demande (c’est-à-dire l’ingestion des vaches laitières) avec l’offre en herbe. En d’autres mots, « la vache doit être adaptée au système ». Une façon d’y parvenir est de grouper les vêlages sur la période la plus propice c’est-à-dire en avril-mai.    

Il est également important de trouver le bon compromis entre l’ingestion par vache et par hectare. Luc Delaby nous donne un chiffre clé : viser une hauteur d’entrée entre 8 et 12 cm et une hauteur sortie de 5 cm.   

Au niveau du système, prévoir un parcellaire adapté, en veillant :   

  • A l’accessibilité des surfaces en herbe : au-delà d’un kilomètre (distance pâture-traite), on observe un effet négatif sur les vaches
  • Aux aménagements (chemins, abreuvements, clôtures, etc.).
Anticiper la pousse de l’herbe
 

Il existe plusieurs moyens d’anticiper la pousse de l’herbe :   

  • Référencer les surfaces en herbe. Exemple : en tenant un calendrier de pâturage
  • Réaliser un suivi de la pousse de l’herbe de manière régulière. Exemple : via la mesure de la hauteur d’herbe
  • Ajuster la surface accessible aux vaches laitières en fonction de la pousse observée

Pour conclure son exposé, Luc Delaby nous livre un dernier conseil : une manière de mieux appréhender la gestion de son pâturage est de participer à des groupes d’échanges pour « partager les échecs, les difficultés mais aussi les réussites ».   


  

Pour plus d’informations, vous trouverez ici la présentation.  


  
 
Voor meer info / Plus d’infos
Lise Boulet
CRA-W (l.boulet@cra.wallonie.be)

Publicatiedatum / Date de publication 18/04/2019
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